On a pu voir l’exemple d’Apple et de son IPhone, fruit de collaborations poussées avec des startups permettant d’aboutir à un produit best-seller.
On est ici dans le domaine très compétitif du produit électronique grand public, avec des cycles courts, une concurrence acharnée sur les prix, des clients de plus en plus exigeants…bref tous les facteurs nécessitant l’utilisation de l’Innovation Partagée (Open Innovation) pour diminuer les risques et prendre un avantage stratégique sur la concurrence.
Certains pourraient penser que dans ce secteur, il est plus facile de gérer les collaborations et que la notion de secret industriel est moins vitale que dans le leur.
Qu’en est-il exactement ?
Quel serait LE secteur dont on pourrait penser qu’il est le plus réticent à cette « ouverture » ou partage ?
Sans conteste : La Défense.
Ce qui était auparavant le cas vient cependant de voler en éclat.
Le centre de recherche de l’Air force (AFRL, Air Force Research Laboratory), responsable de toutes les recherches pour la défense aérienne américaine utilise en effet depuis quelque temps le concept d’Innovation Partagée !
AFRL est une organisation entièrement dédiée à la découverte, au développement et à l’intégration de technologies pour la défense américaine des airs, de l’espace et du cyberespace. Ses origines s’inspirent des premiers pionniers des airs et considère la science comme la clé de la suprématie aérienne.
Utilisation de l’Open Innovation
l’AFRL collaborait traditionnellement avec des centres de recherche et des entreprises privées.
Désormais, il a ouvert ses portes au concept de l’Open Innovation systématique en passant par un intermédiaire de l’innovation tel Innovation Partagée.
Le but : trouver de nouveaux partenaires, ceux que l’Air Force n’aurait jamais pu trouver elle-même, en dehors de ses réseaux et ce de façon internationale.
Cette gestion des partenaires se fait par un intermédiaire leur permettant de gérer avec qui l’Air Force Research souhaite collaborer (quelles compétences) et sur quelle magnitude.
C’est donc une révolution dans le monde de la Défense.
Retour d’expérience
Cet exemple confirme les points suivants :
- Il est possible d’utiliser l’Innovation Partagée dans des secteurs traditionnellement « secrets ». Il ne s’agit pas d’une simple ouverture mais d’une ouverture contrôlée et managée (cf article « Open innovation et Open source »)
- Avoir son propre réseau de partenaires est trop couteux en temps et énergie.
- Les gains financiers et de rapidité associés à une démarche d’Innovation Partagée sont si importants qu’ils ont entrainés une révolution managériale dans des secteurs traditionnellement « fermés ».
Il s’agit là d’un exemple annonciateur de changements dans le management de la R&D.
Le sillage est désormais ouvert à toutes les entreprises…
Pour info, la revue Nature a récemment fait état des actions en faveur de l’innovation ouverte d’un autre grand organisme, en l’occurrence GlaxoSmithKline. Cf. http://www.nature.com/news/2010/100120/full/news.2010.20.html. GSK a notamment mis sur la place publique les structures de 13500 composés susceptibles d’être efficaces contre la malaria. Le laboratoire pharmaceutique devrait par ailleurs ouvrir un « laboratoire ouvert » dédié aux maladies négligées, en Espagne. Peut-être un nouvel article en perspective ?
Merci Guillaume pour votre commentaire.
Cette initiative de GSK est en effet très intéressante et certainement à suivre…