Nous avions déjà parlé d’Apple et sa façon de gérer l’innovation ouverte pour accélérer ses développements (articles Innovation et depenses R&D, le cas Apple et Apple et l’Open Innovation).
Dans son livre « Les secrets d’innovation de Steve jobs : 7 principes pour penser autrement », Carmine Gallo analyse le mode de pensée du patron d’Apple pour y trouver les secrets de son succès.
Voici donc un court résumé des 7 principes présentés
Principe 1 : Faites ce que vous aimez
Difficile d’être créatif sans aimer ce qu’on fait.
Il est encore plus difficile d’aller au bout d’une idée pour la transformer en un produit concret sans être passionné. Peut être un critère RH de recrutement à mettre plus en avant dans les entreprises ?
Une chance: aujourd’hui l’innovation participative permet de décloisonner les services et relier les individus qui souhaitent s’impliquer et améliorer le fonctionnement ou les produits de l’entreprise.
La passion et le désir d’améliorer les choses sont des critères principaux de motivation.
Principe 2 : Ouvrez une brèche dans l’univers
Steve jobs veut donner une raison forte et motivante aux personnes souhaitant travailler avec lui.
Il leur faut de la passion : cela passe par la volonté de réaliser une grande chose, quelque chose de très ambitieux comme des produits révolutionnaires.
Principe 3 : Stimulez votre cerveau
A la base de la créativité de Steve jobs, il semble que le principe de sérendipité soit très présent.
Une des grandes qualités de Steve Jobs est sa capacité à trouver des liens entre des choses qui n’ont à priori rien à voir. Il fonctionne par analogie, stimulé par sa grande ouverture à des domaines variés.
« Toute sa vie, il a exploré des choses nouvelles et sans rapport les unes avec les autres : l’art de la calligraphie, les méthodes de méditation dans un ashram en Inde, ou les remarquables finitions d’une Mercedes-Benz ».
Les expériences sont d’autant plus de stimuli qui viennent alimenter sa créativité.
Principe 4: Vendez du rêve, pas des produits
Une grande partie du succès d’Apple repose sur son marketing et le positionnement haut de gamme de ses produits.
Steve jobs ne veut pas des produits en tant que tels mais une « expérience », une part de rêve.
Pour cela, il faut anticiper les besoins de ses clients et les aider à réaliser leurs aspirations ou rêves.
Principe 5 : Dites « non » mille fois s’il le faut
Principe peut-être le plus clair dans la démarche du patron d’Apple, c’est à dire ériger la simplicité comme le summum de la sophistication et de l’élégance.
Cette approche se retrouve tant dans le design physique des produits Apple que dans l’ergonomie logicielle.
Principe 6 Faites vivre une expérience à vos clients
Principe en phase avec le principe n°4.
Les Apple store sont par exemple des fer de lance de l’expérience qu’Apple peut proposer à ses clients. Tout le monde peut essayer les produits, être conseillé et tester les produits afin de vivre une « expérience ».
Principe 7: Faites passer votre message
Steve Jobs est reconnu comme étant un des meilleurs présentateurs et communicants.
Il arrive à passionner son auditoire lors de ses présentations, en racontant une histoire (le « story telling » chers aux anglo-saxons).
Ces présentations sont un mix d’information et de distraction, avec toujours la simplicité en critère principal.
Quelques exemples et réflexions
Encore une fois, les principes de l’innovation ouverte ressortent au travers des origines des innovations des produits Apple.
La capacité de Steve Jobs à trouver des solutions en allant voir dans d’autres secteurs d’activité est l’illustration du principe d’Outside-IN (voir article).
Ainsi chez Innovation Partagée, lorsqu’un de nos clients est à la recherche de solutions nouvelles pour sa problématiques, notre valeur ajoutée consiste à être capable de faire des ponts avec d’autres solutions / inventions présentes dans d’autres domaines.
Il est alors souvent possible de « valoriser » une technologie d’un autre secteur pour résoudre une problématique.
L’histoire des produits Apple illustre très bien ce principe.
De look assez rudimentaire, l’Apple I était vendu en Kit principalement à des informaticiens amateurs.
Alors que l’informatique est à ses débuts un domaine de spécialiste, Steve Jobs perçoit le premier l’importance du design pour le rendre accessible à un plus grand public.
Pour permettre une adoption à un public plus large, Steve Jobs va alors s’inspirer des appareils… électro-ménagers !
Le boitier de l’Apple II fut en effet inspiré des robots Cuisinart. Ces derniers utilisaient une technologie de plastique moulé et présentaient des angles arrondis et une couleur douce.
Cette capacité à s’inspirer d’autres domaines et inventions est une grande force pour la créativité.
Cela fait écho à la phrase que le patron d’Apple avait dite, citant Picasso:
« Les bons artistes copient, les grands artistes pillent. »
Autre innovation inspirée d’autres secteurs que l’informatique : le MagSafe (adaptateur secteur pour le portable Apple qui se branche sur le laptop par un aimant).
De nombreux utilisateurs se sont déjà pris les pieds dans le cordon d’alimentation : s’ensuit alors un vol plané du portable qui vient s’écraser par terre.Avec le MagSafe, le cordon d’alimentation se déconnecte automatiquement du Laptop sans l’entrainer par terre.
Cette idée est venue à Steve Jobs en regardant…les cuiseurs à riz Japonais ! Ces derniers étaient équipés depuis longtemps de cette fixation magnétique.
Cela n’empêchera pas les premiers utilisateurs en 2006 de décrire cette fonctionnalité comme une des plus pratiques et innovantes !
Voila donc quelques points de réflexion.
Vous avez une problématique et souhaitez la résoudre de façon rapide et innovante ? Essayez d’ouvrir vos sources d’inspiration et allez voir dans d’autres domaines.
Si vous avez besoin d’aide, nous sommes spécialisés dans ce type de démarche et pouvons vous accompagner sur ces projets.
Références livre : « Les secrets d’innovation de Steve jobs : 7 principes pour penser autrement ».
Vous pouvez également consulter notre bibliothèque pour trouver d’autres lectures sur l’innovation.
Ce livre est leger pour des specialistes de l’innovation.
Quelques remarques:
Reve et experience, c’est confondre fantasme vs vecu.
Apple fait tres peu de storytelling. Le produit est tout pour eux.
L’interface ultime quipermet et supporteles services
good Design is how it works (steve job)
Ce livre est en fait plus une réflexion sur les questions de la créativité, plus que sur l’innovation (transformation de la créativité en un produit).
Il n’en demeure pas moins intéressant par ses exemples et la description du cheminement intellectuel supposé de la part de Steve Jobs.
Précision : Rêve et expérience ne sont pas incompatibles.
Dans une stratégie Marketing réussie, Le rêve doit précéder l’expérience !
En effet, Le rêve attire le client (promesse sous-jacente de la réalisation d’un besoin). Ensuite, c’est l’expérience vécue et son niveau très élevé qui va finaliser l’attachement du client au produit.
Sans rêve, peu de clients seront touchés. Sans Experience de haut niveau, il y aura une déception et un faible taux de fidélité….
Pour ce qui concerne plus précisément l’Open Innovation et Apple, je suggère plutôt de l’illustrer par la stratégie de l’App Store de l’Iphone comme je l’ai récemment écrit dans un article des cahiers de l’Arcep de Juillet 2011 disponible sur ce lien:
http://www.bluenove.com/publications/revue-de-presse/article-de-bluenove-sur-lopen-innovation-dans-les-cahiers-de-larcep/ et dont voici un extrait:
« Le succès d’Apple et de son iPhone réside notamment dans sa capacité à avoir su organiser et mobiliser un écosystème extrêmement créatif et dynamique de développeurs qui ont introduit dans l’AppStore des centaines de milliers d’applications plus innovantes les unes que les autres. Apple a fait le choix de construire une « plateforme ouverte» en donnant les outils techniques de création d’applications et les modalités du modèle économique associé à son écosystème de « partenaires développeurs » plutôt que de confier à un département de R&D interne le développement d’un catalogue de contenus propriétaires. Bien sûr, d’autres fournisseurs de systèmes d’exploitation mobiles – les fameux OS – ont initié ce type de démarche … »
Merci Martin pour ce complément d’information. Pour la partie logicielle, L’App Store est en effet l’apport le plus efficace pour le business model d’Apple, générant d’énormes profits pour un coût de dépenses R&D bien inférieur à la moyenne du secteur. Pour les sociétés ne travaillant pas dans le domaine du logiciel, la démarche peut être adaptée en se créant un écosystème de partenaires (ex démarche Connect&Developp de Procter&Gamble). Dans tous les cas, la capacité à aller chercher des inventions dans d’autres domaines pour les adapter à son cas reste une fabuleuse opportunité d’innovation.